A Djibouti

Publié le par Geneviève Tarratre

Mardi 5 février 2008

1er jour à Djibouti

 

Hier nous avons quitté la maison sous un orage terrible  avec d’importantes chutes de grêle, ce qui nous a valu quelques retards sur la route jusqu’à Marseille…

Vol  très agréable sur Yemenia Airlines ; sauf qu’on est déjà dans les horaires africains : autrement dit pas précisément à l’heure !

Atterrissage à Djibouti une bonne heure plus tard que prévue !

Et puis encore du temps pour les visas … Bref nous sortons vers minuit.

Jean-Jacques et Randa nous réceptionnent  et nous nous arrêtons dans un très joli restaurant : juste prendre un verre car il est trop tard pour dîner.

Nous  grignoterons à bord avant cette première nuit à bord qui sera plus que brève puisque qu’il est 3 H et qu’il faut se lever à 5 pour déplacer le bateau vers une zone d’échouage afin de le caréner et de voir ce qu’il en est des embases et des hélices.…

Alcazar a été pillé à un point que nous n’imaginions pas, jusqu’au, matériel de cuisine le plus élémentaire , donc tout à revoir avant de partir. Je vais devoir faire un inventaire pour racheter l’indispensable.

Je pars à l’aéroport récupérer un sac que nous avons oublié,  puis en ville avec Randa.

 

 

Mercredi 6 février 2008

 

C’est toujours le même cirque pour faire les courses, il faut aller dans les 3 magasins de la ville pour arriver à réunir ce dont on a besoin.

Ce matin j’ai enfin mis la main sur une cocotte minute petit modèle mais qui nous rendra de grands services.

Le carénage est quasi terminé à 15H.

Reste à vérifier le refroidissement du moteur tribord, et nous pourrons certainement retourner dans le port ce soir …car notre emplacement actuel est peu accessible …Il faut d’abord marcher dans la boue puis escalader un tas de cailloux pour arriver sur la route. Le retour est  rock’n roll  quand on est chargées de courses.

Quoique on a souvent de l’aide …. Moyennant quelques pièces….

 

Les choses avancent cependant à un bon rythme et nous allons organiser l’avitaillement sans perdre de temps afin de pouvoir filer dés que tout est prêt .

Ah si dernière chose qui pose problème : l’achat d’une bouteille de gaz , ce ne sont pas les mêmes détendeurs que les bouteilles françaises et il n’y a pas moyen de faire remplir les nôtres… donc le cas échéant on changera le tout si on veut pouvoir faire fonctionner le frigo pour avoir un peu de boisson fraîche et quelques bricoles pas fondues en 2 jours .

 

J’espère que ce soir je réussirais à aller sur le blog afin de le mettre à jour , hier soir ce fut mission impossible !

 

Vendredi 8 . 9H

Le dimanche d’ici ; autrement dit pas trop de boulot par les ouvriers locaux. Et nous sommes toujours sur le sable …

Une mauvaise surprise après quelques bonnes : l’inverseur du moteur tribord nous reste dans les mains : les clavettes qui le maintiennent ont disparu ; elles seraient tombées des mains du mécano et ont été remplacées par on sait quoi qui aura tenu 10 mn .
Au 2ème passage marche avant/marche arrière = ciao !

En bref on va rester sur le sable encore un jour de plus . 

Résumé des bonnes nouvelles : 

-         Carénage et petites réparations de coques = O.K.

-         Embases vidangées, huile changée = pas de fuites = TRES BONNE NOUVELLE !!!

-         Filet solidement fixé : on peut marcher dessus sans risque

-         Poutre de liaison sécurisée

-         Pompe eau de mer mise en place : ce qui nous a permis de nettoyer Alcazar hier soir : il reprend de l’allure ! 

Autre nouvelle ennuyeuse : la tête de baume n’est pas réparée comme prévu, donc on ne peut monter la grand-voile .

En conclusion une question = Pourrons-nous partir lundi ????

 

Pour l’heure nous attendons l’un de nos taxis favoris pour aller faire du remplissage de courses. On est a sec d’eau aussi bien pour boire que pour se laver . La partie lavage se remplit, et nous apporteront les bouteilles .

 

Hier nous nous sommes faits grugés en beauté : un pêcheur sympathique nous propose du calamar frais pêché . Il nous amène la bête qui est sensée peser 2kg, ce qui me semble surestimé, et nous vend le tout pour 5000 Francs Djibouti soit environ 25€. Ça nous paraît bien cher mais on finit par accepter . Ce matin on apprend qu’il y en avait pour 500 F à tout casser car les Djiboutiens ne mangent pas les calamars – qui sont des seiches – ils en récupèrent les os . Et quelques minutes plus tard voilà notre ami qui nous interpelle ( il avait trouvé les bons pigeons ) pour nous proposer de l’espadon voilier à 1000 F le kilo – ce qui n’est pas cher – sauf qu’il vend la bête entière … Jean-Jacques parle alors de police et la troupe disparaît en un clin d’œil !

 

15 H

Bonnes courses ce matin. 
Un bon quart de l’avitaillement est rangé à bord . 
Je viens de revoir mes listes et mes calculs sachant qu’en Egypte on ne trouvera que du frais et quelques conserves incertaines. Donc je dois prévoir 30 jours de mer soit 60 repas pour 4. Je tiens à la disposition de ceux qui le souhaite la liste de ce que nous embraquerons, sachant que nous ne disposons que d’ un mini frigo – inactif pour l’instant – et que nous n’avons pas de four, donc adieu gratins, quiches, rôtis et gâteaux ! Il va falloir improviser.

 

Cet après-midi pas grand-chose à faire , on va aller au cyber-café et j’espère mettre en ligne toute l’histoire .

 

A part ça , à chaque nouvel examen du bateau on découvre de nouvelles dégradations ou vols. La dernière du jour : le système d’évacuation de la douche a été entièrement démonté , y compris l’interrupteur ….
mais on nous a laissé la pompe qui a grillé faute d’être nettoyée.

Les voleurs ont été bien consciencieux, triant soigneusement ce qui les intéressait et démontant tout proprement !  
Là avec l’histoire de la douche Jean-Jacques et Randa nous trouvaient fort négligeant d’avoir laissé le système dans un tel état ….

Car notre skipper/pirate reconnaissait que certaines choses avaient été volées – les plus évidentes , celles achetées par Jean-Jacques notamment comme le groupe électrogène et le moteur de l’annexe ! Il faisait l’impasse sur le reste : 
du matériel de cuisine ?     Non il n’y avait rien ! 
Ce qu’ils avaient vu à bord lors de leur séjour nous avait été prêté  disait-il et avant que le bateau quitte St Pierre chacun était venu reprendre son bien….  
Tous ceux qui connaissent un tanti soit peu mes cuisines  n’auraient jamais pu gobé ça , mais là il jouait sur de velours. Donc plus de cocotte-minute, plus de poêle, ni de sauteuse, encore moins de casseroles, ni de bocaux, ni assiettes et autres tasses et verres …. Il est arrivé avec 2 assiettes , une tasse un verre et 2 minuscules marmites , mais sans doute suffisamment d’alcool et de chichon pour ne pas s’inquiéter de manger .

Il suffit de lire les quelques pages du livre de bord qu’il a remplies pour constater le délire du loustic …. Mais assez parlé de cet abruti...........
.... quoique je me lache un petit coup : 
Que le cul lui pèle jusqu’à la 4ème génération et qu’il ait les bras trop courts pour se gratter !!!      Hi Hi  
( Maud comprendra, au fait heureusement qu'elle n'est pas partie sur le bateau)

 

Alors comment se changer les idées ???

En traçant la route du retour par exemple .

Randa a un GPS fabuleux qui nous indique le moindre cailloux.

Nous envisageons d’aller d’abord au Yemen faire une mini escale  à Al hudaydah pour faire le plein de gaz afin de faire fonctionner notre frigo .

Randa est impatiente que nous soyons en mer afin de faire le lézard à l’avant du bateau puisqu’au port c’est impossible, alors on fera sans doute une première escale baignade/plongée sur l’île Moucha tout prés d’ici .


Dimanche10 Février

16h 30

 

Décidément c’est la plus petite pièce ( celle de l’inverseur ) qui cause des problèmes inversement proportionnels à sa taille. Jean-Jacques et Christian ont passé 4H à arpenter Djibouti en tous sens pour en faire fabriquer une = mission impossible . Puis Jean-Jacques a fini par retrouver des pièces à peu prés convenables qui devraient être en place dans un petit moment . Dés que c’est fait on peut retourner dans le port au lieu de rester sur le « sable « 

Ensuite il faudra installer la grand-voile, mais auparavant il faut lui fabriquer des lazzy-jacks, les précédents ayant disparu !

 

Triple bonne nouvelle : nous avons une bouteille de gaz djiboutienne et son détendeur ce qui entraîne 3 bonnes choses :

-         le frigo fonctionne

-         des aliments frais pour 2ou 3 jours au départ

-         pas besoin de faire escale au Yemen . Nous nous sommes renseignés sur les formalités et c’est très compliqué , nous pourrons donc filer directement sur l’Egypte.

Aujourd’hui la température est fortement remontée 36° dans le bateau encore maintenant .

Nos coffres sont remplis de provisions à ras-bord : on ne devrait pas dépérir d’ici l’arrivée  et il paraît qu’on peut se réapprovisionner sans problème en Egypte …ce qui reste à voir !

On peut raisonnablement espérer partir mercredi matin , mais avant le départ il faut passer par la case « Police aux frontières «  pour les visas de sortie puis faire la clearance pour le bateau et embarquer les derniers produits frais….

 

Ici la spécificité locale est la longueur de temps : ce qui prend une heure chez nous dure facilement 3H ici , bref nous quitterons Djibouti sans regret surtout Randa et Jean-Jacques qui en seront à leur 100ème jour ici .

 

lundi 11 février 2008

9H

 

L’inverseur est correctement installé, nous attendons que l’eau soit suffisamment haute pour retourner dans le port .

La Grand-voile sera à sa place dans quelques heures.

La check-liste des dernières courses est prête et nous allons foncer en ville dés que le bateau sera à sa place .

Nous avons aussi la corvée d’eau à assurer avant de partir = remplissage des différents réservoirs et des bidons + eau de source pour la boisson .

 

Une étude attentive des cartes marines nous montre qu’au départ de Port Said il nous faudra seulement 4 à 5 jours pour arriver au Liban , et encore parce que nous ne pouvons y aller en ligne droite ce qui nous ferait passer trop prés d’Israël.

Donc  il y aura une petite quinzaine sans nouvelles , peut-être moins si les vents sont favorables et que nous fassions escale  à Safaga … Il y aurait un port de plaisance maintenant  … je mets ça au conditionnel car j’ai quelques doutes sur les ports de plaisance Africains quant on voit celui d’ici .

Pas de sanitaires, pas d’eau ni d’électricité sur les quais , seule le tarif  est à la hauteur d’un port de plaisance !!! 
Ah j’oubliais il y a un gardien , mais il faut sans arrêt lui graisser la patte et il ne garde pas grand chose puisque je le vois presque tout le temps dormir.  
Si l’on veut être en sécurité il faut entretenir un gardien supplémentaire à bord du bateau , ça s’appelle un « chouf » !

Maintenant que nous sommes 4 c’est bon , mais hier par exemple comme Christian est allé en ville , Randa est restée à bord  pendant que je faisais les courses , afin de ne pas laisser le bateau seul ( surtout maintenant que les coffres sont pleins de provisions et que tout le monde nous a vu ramener nos courses ) .

Après la période mer rouge , pendant le séjour en Egypte je pourrais faire une mise à jour du blog ,( j’en écrirai un peu tous les jours) puis comptons au max une nouvelle semaine de silence et vous connaîtrez la fin du film… avec libations libanaises !!!

 

12H45

J’ai dit un peu trop vite que les moteurs tournaient comme des horloges… en fait ils tournent MAIS la pompe tribord ne refroidit rien du tout . Nous sommes à notre place dans le port et voilà plus d’une heure que Christian travaille dessus et ce n’est pas fini !

Au fait j’ai menti tout à l’heure : il y a  des sanitaires  sur le port, mais personne n’y entre : on ne tentera donc pas l’aventure .

 

18H30

Tout un après-midi de bidouillage pour Christian, de nettoyage pour nous : la pompe fonctionnera peut-être dans quelques instants : heureusement que Jean-Jacques est conservateur, il a gardé l’ancienne= avec les 2  Chris en crée une nouvelle et ….. ça ne marche pas !!!!

Un point positif :  le bateau est propre , car sur l’emplacement précédent outre la boue dont nous le tartinions en montant à bord , il se couvrait de poussière , il nous aura fallu deux heures de nettoyage à grande eau pour  le rendre présentable  et nous nous promettons de le nettoyer encore mieux quand nous serons en pleine mer et que nous aurons une eau plus limpide !

 

20H

On y croyait plus  et miracle : ça marche , on ne compte plus le nombre de montages, démontages,  remontages .... à la douche ... à table , au dodo et demain on monte la voile ....
Yessssssssssssss


Mardi 15H

La grand-voile est à sa place  toute belle ! Merci Pascal .... 
C'est une vraie merveille , et les nouveaux coulisseaux sont extraordinaires,  elle monte sans peine,  encore merci et bravo à Delta-Voiles ( pub gratuite ) lol !

Donc si nous parvenons à boucler les formalités demain avant midi nous pourrons partir un peu plus tard . Si ce n'est pas fini il faudra attendre le lendemain car l'administration n'est ouverte que le matin .. inch allah ...

S'il n'y a plus rien sur le blog dans les jours qui suivent C'est que nous serons partis ...

 

 

 


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