Hélices et taouages

Publié le par Geneviève Tarratre

Jeudi 28 Février

 

 

La matinée se passe dans l’entreprise qui fabrique nos hélices.
Réception dans le bureau du directeur où l’on nous sert le traditionnel « chai » le thé. Pour commencer thé blanc , c.a .d . thé au lait  très bon !  Plus tard on aura droit au thé vert .

L’usine fabrique essentiellement des pompes destinées à l’agriculture pour l’eau des forages et comme elle dispose d’une fonderie elle fabrique toutes les pièces qu’elle ne trouve pas déjà faites. Ils ont déjà fabriqué des hélices pour des cargos… et comme on dit qui peut le plus peut le moins.

La société dont fait partie cette usine est quelque chose d’ENORME ! Ils sont agents pour plus de 400 marques, ils ont des compagnies de transport maritime, des usines d’eau… et la liste serait trop longue !

On visite tout, de ce qu’ils ont en stock, à la fonderie , en passant par les salles de fraisages, de peinture sans oublier d’aller voir les concessionnaires voisins ( Renault Trucks, Fiat et autres ) afin que nous comprenions bien que quelque soit la pièce dont nous aurons besoin nous sommes surs de la trouver. Si elle n’existe dans aucun stock on nous la fera !

 

Retour au bateau pour déjeuner avec escale à l’entrée du port où nous récupérons une jolie seiche épluchée et tranchée que je vais frire en beignets … avec un petit aïoli … miam

Naturellement la seiche est offerte !!! C’est le contraire qui nous aurait étonné .

 

 

L’après-midi chez les femmes.

 

Randa et moi sommes invitées chez Yasmine ( l’une des sœurs d’Hicham ) pour faire des tatouages au henné.

Nous sommes là encore reçues comme de vieilles amies. Cette fois-ci j’ai amené l’ordi pour pouvoir montrer des photos de France, des enfants, du bateau etc… et là petit problème : ces dames aimeraient voir le bateau et  faire une petite ballade en mer… quand nous en parlerons à Hicham ce sera non : pour des raisons qui nous echappe elles ne peuvent venir sur le port de pêche ???.

Le quartier où elles vivent n’est pourtant pas plus huppé . C’est dans la très vieille ville avec plein de petits artisans autour. Un immeuble un peu lépreux , un escalier de guingois, un petit palier avec une gazinière.. et l’on pénètre – sans chaussures – dans une pièce de séjour ( buffet-télé - frigo -divans tout le tour ) attenante à une grande

chambre ( grand lit- grande armoire- et encore des divans) pas de fenêtres dans aucune des 2 pièces mais de hauts plafonds avec des ventilateurs , et des rideaux sur les murs.

On s’installe sur les divans de la chambre et les sœurs, belles-sœurs, cousines, et autres voisines arrivent. Toutes sont voilées, exceptée celle qui habite l’appartement du dessus ( l’immeuble est occupé par les membres de la même famille ) . La plupart enlève leur robe et leur voile jusqu’au moment de repartir sauf 2 , dont nous ne verrons que les visages et les mains.

Les discussions vont bon train, Randa doit se résoudre à ne me traduire que le minimum ou les questions qui me concerne tant elle a de réponses à donner.

Samira, l’artiste qui va nous dessiner de jolis gants de dentelle et des chaussons aussi se met au travail avec une dextérité confondante. Je fais une photo pendant qu’elle se cache derrière son voile .

Bien sur tout cela est ponctué de thé, jus de fruits, petits gâteaux… (1 mois ici = plus 15 Kg )

Par moments on est jusqu’à 18 dans la pièce. La belle sœur se prépare pour aller à une fête le soir et la voilà vêtue d’une fort jolie robe bleu nuit, parée de tous ses bijoux ( et ce n’est pas du toc ) et maquillée comme une voiture volée : paillettes, mascara, kohol à gogo ; on croirait qu’elle va entrer en scène . Dommage que je ne puisse faire une photo .

Arrivées là à 15H30, nous devions repartir à 19H, mais Hicham est en retard, nous restons jusque vers 21H30.

Donc on dîne, comme la dernière fois : une feuille de journal sur le sol en guise de nappe et les plats sur le journal : tchachuka (très bonne), riz façon yéménite (excellent) et salade sans assaisonnement (bof) + pain et on réussit à avoir des cuillères. Super !

Il faut s’y faire : on n’a vraiment pas les mêmes habitudes.

La générosité des ces gens est vraiment stupéfiante : non seulement ils nous accueillent et nous reçoivent en amis, mais ils ne cessent de nous faire des cadeaux : impossible de payer nos « tatouages » la maîtresse de maison s’en est occupée et comme si ça ne suffisait pas une des sœurs, ou une cousine ( je m’y perds) est sortie nous acheter des cadeaux : bijoux fantaisie et petits textes du Coran … on apprécie moyen la 2ème partie mais on fait comme si on avait ça toute notre vie . A ce propos : à un moment en fin d’après-midi  voilà 2 des miss qui partent s’agiter dans la pièce de séjour : elles installent des petits tapis au sol, enfilent des robes claires avec des capuches et c’est parti pour ¼ d’heure de prières en chansons.  Puis on remballe tout et les revoilà à faire les clowns dans la chambre. Elles rient sans arrêt.

Les enfants de la maison sont là aussi : 3 petits garçons (18 mois, 4 et 6 ans ) on ne les entends pas, ils restent d’une sagesse inimaginable , seul le plus jeune joue un peu avec nous .

Quelle après-midi !

Elle fût très bonne pour nous et sans doute pour elles aussi , mais nous trouvons que c’est quand même une drôle de vie que la leur !

Cela dit quand on n’a pas de comparaison ce qu’on ne connaît pas ne nous manque pas.

Nous ce qui nous manque ici c’est un peu de liberté , celle d’aller faire nos courses ou nous balader sans un chaperon sur le dos . Quand Christian et moi avons voulu aller déjeuner au restaurant voisin avec les parisiens de passage, il a fallu qu’un garde nous accompagne et reste avec nous au restaurant …

 

Au fait les hélices seront prêtes samedi soir ou dimanche et pendant que nous bavardions entre pipelettes, J.J. a réussi à obtenir par internet le plan des embases. On sait maintenant ce qui empéchait l’hélice de tourner correctement et que la réparation n’est pas difficile puisqu’elle ne nécessite pas le démontage de l’embase… ouf , donc on peut espérer partir mardi.

 

Vendredi 29

 

Ce matin petite ballade en ville, et visite de la partie plage crée sur une langue de terre artificielle. Ce n’est pas mal du tout avec de jolis réverbères tout le long et un terrain sur lequel les 4/4 s’en donnent à cœur joie. Sur la partie qui rejoint la ville de très jolis immeubles ont poussé.

Jean-Jacques et Randa offrent à Hicham un livre pour apprendre le français. Et nous trouvons des petits bouquins Français/Arabe : de quoi apprendre à se débrouiller pour l’essentiel et ne pas importuner Randa toutes les 30 secondes.

Voilà de quoi  occuper nos moments perdus et être capable d’un minimum d’ici l’Egypte.

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