D'Egypte ( on y est enfin !!!)

Publié le par Geneviève Tarratre

En route pour Sharm-el-Scheikh

 

Lundi 10

YEM5-002.jpg 

Nous quittons Al-Hodeida à 11H45 et si on avait écouté Hicham on ne serait parti que l’après-midi.

Joli départ : Randa et Christian à la barre, J.J. à l’amarrage  (enfin au désammarage) et moi derrière la caméra.

Quelques ronds dans l’eau pour repêcher ma casquette qui voulait rester au Yemen et c’est reparti.

Un quart d’heure plus tard un bateau arrive sur nous à toute vitesse et avec de grands signes, avons-nous oublié quelque chose ?  Non c’est Abdallah qui était absent au moment du départ et qui se précipite pour nous dire au-revoir. Lui aussi est très gentil, maintenant qu’il a abandonné l’idée de nous convertir à l’islam. ( Nous l’avons surnommé Abrasraccourcix car il a un peu oublié de grandir)

 

 

 

Mardi 11

 

A 11H45 nous avons parcouru 133 Miles en ligne droite et + de 140 en réel uniquement à la voile. Le bateau marche très bien, mais nous sommes un peu chahutés. Dés le départ et sur les virements de bord, tout valse. Le mal de mer se fait sentir. Christian passe les ¾ de sa nuit dehors et j’assure le quatrième quart. Dans la matinée des dauphins nous accompagnent pendant plus d’une heure et je réussis à en capturer quelques uns … en images.

Aujourd’hui pas de vrais repas. Nous grignotons des biscuits. Personne n’a d’appétit.

En plus depuis la nuit dernière tribord ne démarrait plus pour cause de panne de G.O. ( on avait vérifié tous les niveaux sauf celui là ).On a d’énormes bidons, mais la pompe pour le transvasement nous refuse tout service. Chris doit se résoudre à se laver les dents au G.O. Hélas quand le plein est fait le moteur ne redémarre que pour quelques minutes . Réamorçage quasi-impossible. Au final il doit changer le filtre à G.O. Conclusion le G.O. djiboutien est aussi crado que la ville.

Vers 18H le vent étant très faible et trop à l’arrière et aussi parce que nous arrivons dans les eaux d’Arabie Saoudite, nous affalons les voiles et mettons au moteur, ce qui nous apporte de nombreux bienfaits :

1-     une allure plus confortable où le bateau ne bouge presque plus.

2-     On peut rejoindre et suivre sans dévier la route prévue à l’écart des dangers.

3-     On recharge les batteries

4-     Enfin rassurés par une bonne trajectoire, nous dormirons mieux cette nuit !

Du coup mon anniversaire est oublié : snif !! On le fêtera à Sharm el C heik dans une semaine.

 

Mercredi 12

 

Nuit tranquille : je me suis levée 4 ou 5 fois pour vérifier, mais rien d’important.

J.J et Randa ont enfin pu dormir mieux et Christian aussi. Et si nous avons avancé un peu moins vite, nous avons avancé tout droit donc autant . A 6H on se fait un vrai petit déjeuner et un coup de ménage dans la cuisine.

J’ai oublié un incident hier soir :  Avant d’aller dormir, Randa et moi faisons un tour sur le pont pour admirer les étoiles. Quelques minutes plus tard nous rentrons dans le carré et posons les pieds dans l’eau . J’appelle Mac-Gyver au secours qui me dit de couper la pompe d’eau douce. C’est fait et effectivement un tuyau d’arrivée d’eau à l’évier est débranché. Plus de peur que de mal et voilà un rinçage du carré effectué.

A propos des étoiles : j’avais oublié combien il est agréable de naviguer de nuit , le nez en l’air avec cette impression que c’est le ciel qui bouge . L’air est juste tiède à point c’est le bonheur ! Et de temps en temps une lumière clignote tout la haut : un avion qui vous ignore superbement et voilà le paradoxe entre vous qui utilisez le moyen de transport le plus lent au monde  et eux qui utilisent le plus rapide, mais qui  ne profitent pas des étoiles.

Pendant que j’écris le premier pain du bord est entrain de cuire à la cocotte-minute ( je vous donne la recette quand vous voulez ). On verra dans un petit moment ce qu’il donne, mais nous avons tous faim, donc il sera bon !

On a rajouté le foc au moteur ce qui nous fait gagner 1ND5 environ et ne nous déroute pas

11H15 On fait un vrai repas avec salade en entrée. Le pain n’est pas mal , mais je dois faire un peu moins de pâte car mon moule est assez petit . J’essaierai de faire mieux demain, mais celui ci se  « vend » bien .

Vers 17H on fait d’ailleurs un goûter avec des tartines de pâté.

En début d’après-midi, après cette matinée bien remplie je m’accorde une petite sieste. Je m’installe dans la cabine et comme la mer est assez calme j’ouvre le hublot latéral pour avoir un peu plus d’air. Il n’y a pas 5 mn que je fais za-zen qu’une magnifique vague vient me rafraîchir les idées. C’est un véritable chien mouillé qui ressort de la cabine pour la plus grande joie des autres ( photo) C’est décidé : je ne ferai la sieste à bord  qu’en maillot de bain !! En attendant on dormira dans des draps salés…

Dans l’après-midi on croise d’assez prés un big cargo panaméen .

 

Jeudi 13

 

Nuit calme. On croise quelques cargos, mais de si loin que c’est sans problème.

Réveil de la troupe vers 7H.

Un petit déjeuner roboratif pour JJ qui a terriblement maigri depuis le début de son séjour à Djibouti , mais à 10H il brûle ses calories en hissant la G.V.

Quelques zig zag et on cale Alcazar sur sa trajectoire mais le vent est faible et on n’avance pas beaucoup plus vite .

Il a encore fallu bidouiller le moteur bâbord dont le câble d’accélération ne répondait plus. Malgré tout il ne pousse pas beaucoup. Par contre son hélice est mieux équilibrée que l’autre et il nous pousse sans bruit ni vibration….Des recherches plus approfondies montrent que l’accélérateur n’y est pour rien : c’est le filtre à G.O. qui est aussi sale de voisin de droite .Comme il n’y en plus de rechange Chris tente un nettoyage à l’essence : c’est moyennement concluant.

Le deuxième pain est nettement mieux que le premier ; il a suffit de mettre moins de farine.

La nuit tombe sur une mer hyper calme dans laquelle les dauphins viennent nous voir….. et je me couche avec un terrible mal de gorge sans dîner car je ne peux rien avaler, je me force pour un antibio.

 

Vendredi 14

 

La nuit n’est pas restée calme longtemps. Le vent s’est levé en plein contre nous, et la mer s’est agitée. Donc nous n’avons guère avancé. Et ce matin ça bouge tellement que nous ne prenons même pas de petit déjeuner. Pour moi c’est l’antibio qui en tiendra lieu. On remet les voiles en place avec 2 ris dans la G.V. et on tire un bord au nord-ouest. Avec le vent qu’il y a on ne peut guère faire mieux.

Vers 9H un bâtiment de guerre apparaît derrière nous. Sa route n’étant pas gênante on ne bouge pas. Tout à coup il change de cap et vient vers nous . Que se passe-t-il donc ? On allume la VHF : rien !

Puis à environ 500m de nous il reprend son cap et on aperçoit flotter le drapeau français. Retour sur la VHF. C’est bien notre marine nationale. On s’identifie et ils nous donnent la météo, nous souhaitent bonne route et nous informent de leur présence sur zone pour les 24H à venir. Ils sont en veille sur le canal d’urgence ; en cas de besoin qu’on n’hésite pas à leur faire appel … et s’ils pouvaient nous remorquer jusqu’à Suez  ce serait génial ….

Vers 10H je chauffe l’eau du thé en me cramponnant à la bouilloire. C’est très pratique !  Le menu gastronomique n’est pas à l’ordre du jour .

 

Il paraît que le vent doit faiblir, mais vers 15H il ne donne toujours aucun signe de faiblesse. On a viré de bord et on remonte maintenant au N.E. vers Jeddah.

 

 

Samedi 15 .

 

Vers 15H30 je pensais que j’allais écrire RAS ou presque, à part le mauvais temps qui nous secoue et qui nous humidifie à outrance. Tout est mouillé et poisseux sur le bateau . On tire des bords pas possible, donc on fait beaucoup de route pour peu d’avance.

Comme le rythme est un peu plus acceptable je refais du pain et à midi on déjeune bien : nos derniers concombres et des endives au jambon.

Après déjeuner les hommes gagnent leur cabine pour un repos bien mérité.

Randa et moi restons dans le carré gardant un œil sur la bonne marche du bateau. Je somnole un peu quand Randa me signale qu’on a changé de cap.

Je reprends la barre pour remettre le bateau en ligne mais avec 20 Nds de vent dans le nez ce n’est pas très facile. Je suis obligée de faire faire un tour complet au bateau donc j’empanne… et la sangle de la G.V. lache….SOS Chris….

Pour ressangler la G.V. il faut se mettre face au vent … et c’est là que Randa s’aperçoit que l’enrouleur de foc a un problème : il est entrain de se déboîter.

Chris enlève le foc, remboîte le bidule, mais une vraie réparation s’impose et elle est impossible en pleine mer dans ces conditions.

Bref comme nous sommes pratiquement à la hauteur de Jeddah, nous allons faire un tour en Arabie Saoudite .

Après une longue étude des cartes et des livres maritimes, nous nous dirigeons vers un mouillage prés de l’entrée du port car l’entrée de nuit est impossible et les formalités ont l’air casse-pieds au possible.

On approche doucement , la mer se calme, le vent aussi…

Maintenant : Inch Allah !

 

Et puis après plusieurs essais on réussit à accrocher par VHF la fréquence du port de Jeddah et on les informe de notre problème. Après quelques échanges difficiles en anglais, Randa prend le relais en arabe et les choses s’arrangent comme par miracle.

La capitainerie nous envoie un pilote qui nous guide jusque dans le port et nous installe parmi les autres bateaux pilotes juste au pied de la tour de contrôle.

Quelques minutes plus tard 2 ou 3 policiers ( on ne sait si ce sont des garde cotes ou des douaniers ) viennent à bord. Un petit contrôle des passeports.. Avons nous de l’alcool à bord ? On avoue quelques bières … il n’y a pas grand- chose de plus à vrai dire. Il faut les enfermer dans un placard fermé à clé sur lequel ils poseront des scellés ? On n’a rien de fermé à clé à bord.  Finalement on met tout ça dans le placard des verres et le scellé est posé , c’est juste un papier collant .

 

Ce que je raconte en quelques lignes dure au total plusieurs heures et nous allons nous coucher vers une heure du matin.

 

 

Dimanche 16 mars

 

La première nuit saoudienne a été surprenante par son calme. Pas un bruit sauf le muezzin qui nous réveille comme si le haut parleur était dans le bateau. A vrai dire il n’en n’est pas si loin. Nous verrons un peu plus tard que nous sommes à 150m de la Mosquée du port.

Et la première journée se passe dans une grande activité de nettoyage et de séchage. L’intérieur du bateau est briqué de fond en comble ( enfin plutôt les fonds que les combles en l’occurrence). Randa s’active comme une abeille…il faut dire qu’après ces 5 jours de mer souvent difficiles ou le mal de mer la contraint à l’immobilité, elle a besoin de se dépenser, alors on équilibre l’affaire : elle bosse et je bulle…

Et elle nous prépare un délicieux dîner libanais que nous apprécions au point de ne pas laisser la moindre miette dans les plats.

Toute la journée se passe sans la visite du fameux agent qui doit s’occuper de nos courses et vers 19H enfin quelqu’un vient s’enquérir de nos besoins. Il ira nous chercher ce que nous voulons mais nous ne bougerons pas. Randa demande pourquoi ? Parce que nous n’avons pas de visas ! Qu’a cela ne tienne, on veut bien en faire au moins un pour J.J. qui doit aller en ville chercher du cash.

O.K., mais lui n’est qu’un employé, il va transmettre à son patron qui viendra nous voir . Il nous promet nos courses pour demain matin 10H.

On demande aussi à envoyer notre linge à la laverie ? Demain .

On se couche en attendant toujours la visite de l’agent ..

 

Lundi 17.

 

10H10 : toujours pas d’agent ni d’employé à l’horizon !

Prés de nous un magnifique yacht blanc est amarré. Sans doute la propriété d’un prince saoudien. Son capitaine – un jeune anglais sympathique – vient nous voir et nous propose son aide… et nous dépanne de quelques vis !

 

A 10H25 voilà notre coursier qui revient avec 2 vis et un devis pour le reste du matériel. Il y a des choses qui conviennent , d’autres pas du tout.. L’attente continue.

On n’est pas mal ici et ce serait parfait si on pouvait bouger un peu , mais pour rester scotchés dans le bateau vivement qu’on reparte.

On a décidé de modifier légèrement notre route au profit d’une navigation plus prés des côtes afin de profiter des vents de terre et de naviguer dans des eaux moins agitées et moins profondes donc avec des possibilités de mouillages en cas de nécessité.

Qui dit eaux plus calmes dit bateau qui bouge moins donc plus agréable pour J.J. et Randa qui résistent pourtant avec un courage exceptionnel à ces conditions difficiles. Cela dit  quand ça bouge trop ce n’est agréable pour personne, même si on n’est pas malade.

En attendant nous allons devoir trouver des occupations le temps de notre séjour ici. Vu la technologie fort pointue du secteur j’ai vite regardé si je pouvais avoir une connexion WI-FI ? Il y en a, mais trop faible pour je les capte. Donc vous ne lirez tout ça que plus tard .

Vers 13H notre coursier revient avec 90% du matériel, excepté les fameuses vis de l’enrouleur et sans elles rien n’est fait …Il continue de les chercher .

Il prend notre linge pour la laverie et nous le promet pour demain matin.

L’agent pour le visa est toujours invisible.

A part les vis il nous manque le G.O., mais ce ne devrait pas être un problème en pays producteur. Ainsi bien approvisionnés en G.O. on pourra au pire des cas faire la route au moteur.

Donc on entrevoit l’espoir de partir demain…mais là encore je l’écris en petit.

 

Notre sommeil de nuit comme de sieste est toujours interrompu par le serviteur d’Allah dont la voix est toujours aussi puissante mais d’un agrément variable en fonction du serviteur .

Si vous ne le saviez pas je vous informe que Jeddah est à 40 ou 50 Km de La Mecque ce qui explique la rigueur religieuse du secteur. Ce matin Randa qui était pourtant couverte du cou aux mollets à reçu une remarque du chef policier. Puis vers 17H les messieurs sont invités dans un bureau du port où ils reçoivent un petit cours sur la religion ainsi qu’une brochure et un  livret sur l’Islam. En ce qui concerne notre tenue nous devons être couvertes jusqu’aux poignets et aux chevilles…. Pour les chevilles c’est bon, mais les poignets chez nous et vu

la chaleur sont plutôt légèrement au dessus des coudes, mais apparemment ça va ! Tant mieux car il fait vraiment très chaud et très lourd  et nous ne sortons quasiment pas du bateau…vivement la nuit !!

Puis ces messieurs font des navettes avec les bidons d’eau pour remplir les réservoirs ; l’eau est à volonté mais pas de tuyau pour faire le plein. Et nous profitons sans vergogne de l’eau pour faire la vaisselle et notre toilette sans parcimonie ! On complètera juste avant le départ !

(ne me demandez pas pourquoi cette partie est en gras, c'est l'un des mystères du copier coller que je parviens pas à résoudre. )

 

Mercredi 19 :

Hier matin nous avons récupéré tout notre linge très propre et soigneusement repassé. Nous avons quasiment tout le matériel demandé sauf la fameuse petite vis de l’enrouleur, MAIS nous avons retrouvé une dans les stocks non pillés du bateau . Manque aussi la pompe pour transvaser le G.O. mais il reste l’espoir de la voir arriver.

Plus tard dans la matinée diverses tractations ont eu lieu pour que J.J. aille en ville. L’agent est demeuré invisible et son employé incapable de donner le prix du visa. Au final c’est l’un des policiers responsable du port qui l’emmènera en ville d’où il reviendra muni d’argent de pain et de fruits.

Ce matin à 9H30 l’enrouleur est O.K. et nous nous apprêtons à remonter le foc. Le plein d’eau est fait, nous n’attendons plus que le G.O. pour partir.

Hier nous avons profité de la pause ici pour améliorer l’étanchéité des  hublots avec un peu de silicone afin d’être plus au sec en cas d’arrosage intense du bateau.

A 10H30 le foc est en place mais toujours aucun mouvement concernant le G.O.

La durée d’une heure dans tous ces pays n’est absolument pas la même que chez nous. Donc l’attente continue.

Le vent qui avait disparu hier est de nouveau bien présent et il souffle toujours contre notre route.

Nous sommes impatients de partir car la chaleur ici est intense malgré la saison . Hier nous avions 38° à l’intérieur du bateau

 

12H30 : le G.O arrive, nous avons commandé 300 Litres, ils nous en livre 400 pour 100 Dollars. Dommage que ce soit si loin, on ferait le plein plus souvent, d’autant que ce gas-oil est formidable : presque transparent , léger à souhait et sans odeur : une merveille, qui comme toute chose à son revers : sa légèreté fait qu’on en brûle d’avantage …

15H : faux départ, petit souci assez vite réparé à tribord.

16H 30 : on y va , nos nouveaux amis saoudiens nous disent au revoir.

 

Jeudi 20 – 9H :

 

Première demi-journée de mer depuis Jeddah. Pour l’instant tout aux moteurs , mais petite vitesse car nous avons 20Nds de vent en pleine face. Ce matin le vent tombe à 13, 14 Nds et on gagne en vitesse. Mer formée mais sans plus.

Pour la première fois J.J. et Randa n’ont pas le mal de mer, à tel point qu’ils réclament le dîner : Super !!!

Nuit de veille quand même car de temps à autre le pilote crie au secours. Quelques cargos croisés très au loin puisque notre route est trop proche de la côte pour eux.

Nous avons vu Jeddah toute illuminée s’éloigner lentement dans la nuit = au moins 15 Km de lumières ! et une immense fontaine qui ne fonctionne que lorsque le roi est à Jeddah, ce qui était le cas. On n’a pas vu le roi , mais la fontaine oui… à l’arrivée comme au départ. Elle est magnifique : de loin on dirait la voile d’un bateau !

Exceptionnellement aucun incident technique à signaler : pourvu que ça dure !

A 11H sur le seul moteur tribord on passe à 4Nds de moyenne. C’est mieux !

La mer s’est bien aplatie. Moins de mouvements du bateau, moins d’arrosage, on va jusqu’à ouvrir les hublots.

Les ¾ de l’équipage dorment bien maintenant que ça bouge moins…je vous laisse deviner qui veille ??? HI HI

On mangera quand tout le monde sera réveillé ! ces jours-ci on en est à la cuisine ouvre-boites car il faut bien alléger notre stock de provisions.

Si nous pouvions garder cette vitesse nous serions à Scharm el Scheikh dans 4 jours.

Inch Allah … on ne peut que s’en remettre à lui sous ces latitudes !

A 13H le vent a suffisamment tourné pour qu’on mette les voiles. Après quelques ajustements on marche à 5/6 Nds sans être trop secoués et nous apprécions le silence après 20H de moteur .

 

 

Vendredi 21 – 9H45

L’absence d’incidents techniques aura fait long feu ! à 18 H pour un virement de bord on met tribord en route. Il démarre bien, accélère très bien , mais ne pousse rien du tout ? Les vitesses ne passent pas. Christ démonte le bazar une fois de plus, mais dans l’obscurité il ne peut rien faire.

On verra donc aujourd’hui de quoi il retourne.

A part ça on a bien avancé mais le soir venu après quelques virements de bord le vent a baissé pour tomber totalement vers 4H du matin. Donc on a remis bâbord en route et comme la mer est ultra plate on file un petit 4Nds sans secousses et dans la bonne direction.

Autre incident nocturne : les écoutes de foc ont cassé ! Elles avaient 12 H de service, puisque faites avec du cordage acheté à Jeddah payé 4 fois moins cher qu’en France, mais fabriqué au Pakistan. No comments !

A 10H le vent reprend un peu de tonus : 10 / 11 Nds dans le bon sens, je remets le foc et on gagne 1 ND.
Nous ne sommes plus qu’à 364 Miles de Scharm el Scheikh.

 

 

 

Samedi 22  - 12H50

Et oui , je me réveille tard !

Mais après une nuit pareille c’est un peu normal. Hier en début d’après midi le moteur bâbord siffle un grand coup puis s’arrête. On se dit qu’il a eu chaud et qu’on s’occupera de son cas plus tard, car Christian passe tout l’après-midi a plat ventre dans notre couchette, la tête et les mains dans l’embase pour voir ce qui bloque les vitesses. Il finit par trouver le coupable : une pièce est tombée au fond qui bloque le système .Par chance les pignons sont intacts ! Mais c’est un sacré sport pour récupérer cette p… de pièce ! Il y parvient enfin , la remonte et ça ne marche pas : impossible de passer la marche avant . Je vous épargne les détails , l’aventure dure 4 Heures !

Vers 19 H ( comme chaque fois que la nuit tombe et qu’on s’apprête à dîner ) le vent tourne et on se met à tirer des bords pas possibles, et toute la nuit ce sera le même cirque. Vers 3H du matin , le vent diminue et on essaie de faire tourner tribord pour recharger la batterie de service, mais l’hélice est embrayée en marche arrière et on recule car le vent est trop faible pour compenser.( enfin reculer est un grand mot… on tourne en rond )

Et quand une heure plus tard on veut mettre bâbord en route parce que le vent est complètement tombé : RIEN ! Le bateau est ingérable, impossible de le garder dans une direction. Christ remet son nez dans le moteur gauche et 20 mn plus tard il ronronne : le moteur pas Christian ! Ouf !

On reprend le bon cap avec un petit 4 Nds de moyenne.

A 13H50 nous sommes à 275 Miles de Scharm el Scheikh sur mer ultra-plate !

Et pendant que je dormais Randa a préparé un vrai festin : thon et cœurs de palmiers en salade, poêlée de pommes de terre sautées plus des œufs et abricots au sirop.

Cet après-midi je fais du pain !

La chaleur est terrible, nous avons 39° à l’intérieur du bateau et pas un souffle d’air malgré les hublots ouverts !

 

 

Dimanche 23 – 9H30

 

Et bien pour la première fois nous dépassons les 24 H sans incidents. Hier vers 18H  un petit vent est venu apporter un peu de répit au moteur SANS NOUS DEROUTER . Nous avons même pu dîner tranquilles.

Veille de routine.

A 1H moteur de nouveau. Trajectoire parfaite. La mer s’était légèrement formée sous le vent, mais nous naviguons de nouveau sur un lac.

Deux hirondelles ont tenté de faire une pause sur le bateau mais elles n’ont pas trouvé de perchoir à leur convenance.

La nuit a été tellement humide qu’on aurait cru qu’il pleuvait. Le quart s’est terminé à l’intérieur.

Ce matin des dauphins nous ont rendu visite. Dans cette eau limpide et lisse ils étaient bien visibles et je n’ai pas appuyer sur le bouton pour les filmer, donc j’ai brandi mon appareil pendant 5mn pour des prunes… Grrrrrrr

Je songeais à un bain, mais en admirant les dauphins, nous avons découvert des minuscules méduses par milliers = donc pas de bain !

Pour l’instant il fait un peu moins chaud et une légère brise rafraîchit l’air.

A 10H30 nous sommes à 190 Miles de Scharm el Scheikh .

19H30 plus que 148 Miles.

A part ça R.A.S pour la journée. Je me suis presque ennuyée aujourd’hui !

On s’apprête pour une nuit de veille tranquille et consultant un agenda, on s’aperçoit que c’est Pâques, alors on sort une plaque de chocolat aux noisettes  et éclat d’oranges : un délice !

 

 

Lundi 24  - 10H15

 

Plus que 74 Miles et R.A.S. On continue en ligne droite sur mer calme.

On fait l’inventaire des provisions : on ne devrait manquer de rien d’ici l’arrivée, sur laquelle une moitié de l’équipage est désormais plus optimiste. J.J. pense qu’il y a trop de provisions, mais le voyage n’est pas encore terminé.

Vers 11H on fait une vidange du moteur bâbord, le pauvre travaille depuis bientôt 48 H non-stop et pendant la ½ Heure que dure l’opération, on dérive en silence sur une mer d’huile . C’est très agréable, surtout qu’on ne s’éloigne pas de notre route.

J.J. installe le taud qui nous apporte de l’ombre et un peu de fraîcheur et les deux sont les bienvenus, heureusement que nous ne sommes que fin mars, car en juillet et août ce sont 10 à 15° de plus que nous devrions supporter ! Mais 40° au soleil et 39° à l’ombre ce n’est déjà pas mal .

 

18H : plus que 46 Miles, sans autre incident nous devrions voir le jour se lever sur Scharm el Sckeikh.

 

 

MARDI 25 MARS 2008

 

A 6H30 nous sommes amarrés au quai dans le port de Scharm el Scheikh !

 

Nous aurions pu arriver beaucoup plus tôt, nous apercevions les lumières depuis hier dés la tombée de la nuit, mais les entrées de nuit ne sont pas toujours évidentes , donc nous avons volontairement ralenti l’allure afin d’arriver au lever du jour. Nous sommes dans une anse bien abritée et l’eau est d’une limpidité merveilleuse, on voit tout le fond du port et les poissons.

Des centaines de bateaux moteurs sont là pour la plongée et prés de nous un magnifique 3 mats.

Nous attendons l’arrivée d’un agent pour  les visas.

Seul petit souci : la bouteille de gaz achetée au Yémen ne s’adapte pas au détendeur que nous avons, donc ce matin et tant que l’agent n’est pas là pas de petit déj. 
Nous apprécions le calme aprés toutes ces heures de moteur .

Et là je mets tout ça en ligne depuis un cyber-café où nous sommes au frais, mais pour l'instant impossible de se connecter sur MSN pour faire des coucous à la famille.

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